Des patients pas comme les autres

Salama tout le monde !

 

Fichtre diantre, nous arrivons bientôt à terme de notre 3ème et dernière semaine de travail ! Je ne pensais pas que le rythme pouvait être encore plus soutenu, mais apparemment si. Ou alors c’est le fait d’avoir peur de ne pas finir tous nos appareils à temps (Chut, j’en fais des cauchemars…)…

 

Quoiqu’il en soit, nous n’avons dorénavant plus de nouveaux patients,  la priorité est à la fabrication, et surtout aux essayages et aux livraisons, pour que nous puissions tout livrer avant notre départ. C’est ainsi que nous nous retrouvons quasiment toute la classe à prendre d’assaut les salles d’essayages et de kiné, à se battre pour faire passer son patient entre les barres en premier, à s’arracher les oreilles pour pouvoir poncer son appareil avant les autres, et enfin à faire des croches-pattes à ses voisins pour aborder nos accompagnateurs le plus vite possible en quête de conseils. Le tout dans une ambiance de franche camaraderie et de soutien mutuel, d’entraide et de bonne volonté. (Je ressens comme une contradiction dans ce paragraphe…) (Vous n’avez vraiment aucun humour !)

 

C’est donc dans ce genre de journée qu’on peut être amené à terminer la fabrication d’un appareil le matin, réaliser l’essayage l’après-midi, pour finalement faire la livraison dans la foulée, alors que ce n’était pas prévu. Mais tout ça crée de belles surprises !

 

Je crois que la plus belle d’aujourd’hui nous a été offerte par un patient du binôme Clara et Paul, amputé fémoral depuis longtemps, qui est arrivé pour son dernier rendez-vous avec ses Vazahas (étrangers en malgache) d’applicateurs sur une jambe, et qui est reparti le soir sur deux jambes, avec une démarche impressionnante pour un nouvel appareillage, la toute première prothèse de sa vie, un genou à verrou, un pied basique, et une route faire de pavés inégaux. Nous étions sur le point de partir, à demi entassés dans notre bus, quand ce monsieur passe à côté de nous avec sa femme. Il s’arrête au milieu d’un pas, nous regarde, nous sourit en nous souhaitant une bonne soirée, puis repart, l’air très concentré sur la route et sa démarche, s’aidant à peine de ses béquilles pour se stabiliser. Sa femme s’arrête quelques secondes pour nous remercier une nouvelle fois, puis s’éloigne en nous faisant un signe de la main. C’était comme si la fatigue de la journée s’était envolée, remplacée par le ravissement de voir ce vieux monsieur s’éloigner vers le marché sur ses deux jambes, la tête basse car il regardait la route devant lui, mais la tête haute à l’intérieur.

 

Voilà pour aujourd’hui, j’espère que ça vous a plu !

 

Nous partons demain en fin d’après-midi pour notre dernier week-end à Madagascar, direction Antsirabe, la capitale culturelle de Madagascar. Nous allons donc visiter de nombreux artisans de tous bords, et de leurs fabriques. Nous allons également rendre visite à un petit village malgache, dont les enfants organisent apparemment spécialement pour nous un spectacle de théâtre et autres animations.

 

 

Ce week-end promet donc d’être richissime en expériences et souvenirs, que nous vous ferons partager dès que possible. Comme d’habitude, ignorant si une connexion internet sera disponible là-bas, je vous souhaite au pire des cas un bien bon week-end, et dans le meilleur, un simple « Rahampitso ! » (« À demain ! »)

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